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Malgré le fait que les organisations fassent de plus en plus de sensibilisation auprès de leurs employés, le harcèlement psychologique reste un fléau dans les milieux de travail. Dans notre pratique, nous remarquons que, malheureusement, cette tendance est particulièrement vraie dans les services d’urgences tels que les casernes. Nous nous sommes donc penchés sur les éléments propres à ce milieu qui ont souvent tendance à accentuer cette problématique.

Le personnel du service des incendies comporte des femmes et des hommes dévoués qui n’hésitent pas à se mettre en danger pour sauver la vie d’autrui, ce qui est remarquable. Toutefois, une fois l’urgence réglée, ce sont eux qui, trop souvent, sont aux prises avec des situations difficiles telles que du harcèlement psychologique, et ce peu importe le niveau hiérarchique.

Ces gens ont été formés pour suivre des protocoles stricts et obéir aux ordres de leur supérieur. Ainsi, dans un tel contexte, il est tout à fait adéquat pour un gestionnaire d’utiliser un style de leadership très autoritaire. Lorsqu’un bâtiment est en feu et que des gens se retrouvent possiblement à l’intérieur, il n’y a pas de place à la discussion. Les commandements doivent être clairs et suivis de tous pour éviter toute perte de temps. De retour à la caserne, une fois la situation d’urgence réglée, le gestionnaire doit adapter son style de leadership et donc, il n’est plus justifié qu’il soit aussi directif ou qu’il utilise un ton aussi autoritaire. Les relations entre humains ne viennent pas avec un manuel d’emploi. Il peut devenir complexe pour certains gestionnaires de devoir changer de style de gestion sans protocole établi.

Souvent, la caserne est en quelque sorte une entité à part de la mairie, de par leur gestion quai-autonome, mais également puisqu’elles sont physiquement détachées des bureaux administratifs de la Ville ou de la Municipalité, ce qui fait que le gestionnaire n’a que peu de soutien de la part de ses collègues et la direction générale n’est pas totalement au fait de ce qui se passe dans l’immeuble voisin.

Les pompiers ont l’habitude de se protéger l’un l’autre lors des interventions. Parfois, leur vie dépend des réflexes de leur collègue. De plus, la caserne peut devenir un milieu de vie pour certains compte tenu de la quantité de temps que les pompiers y passent, ce qui explique pourquoi dans plusieurs équipes la relation entre les pompiers est bien plus solide qu’avec de simples collègues de travail. 

Il n’est pas rare de constater que les réflexes de protection sont les mêmes lorsqu’il est question d’incivilité ou de harcèlement psychologique envers un partenaire de travail. Ainsi, les situations peuvent rapidement escalader.

D’un point de vue externe, certaines directions générales se disent simplement que les milieux traditionnellement masculins, ont l’habitude de se parler plus durement, ce qui explique malheureusement souvent leur inaction dans les dossiers.

D’un autre côté, il est parfois mal vu qu’une personne ayant été entraînée à combattre les pires situations se plaigne sur la base d’un senti. Il arrive donc trop souvent que les dénonciations arrivent trop tard, une fois qu’un retour en arrière n’est plus possible.

Jamais un pompier ne dirait à un citoyen qu’il ne se déplacera pas parce qu’un incendie n’est pas assez gros. Plus il intervient tôt, plus les chances de contrôler le brasier rapidement sont grandes. Il en est de même pour les conflits ou les situations d’incivilité. Ces situations doivent être prises en charge rapidement pour éviter d’en arriver à du harcèlement psychologique, duquel émergent des effets dévastateurs sur le milieu de travail et les humains y prenant part. Ces gens ont dédié leur profession à protéger les citoyens, il est donc primordial de leur rendre la pareille en leur offrant, autant pour les gestionnaires que pour les pompiers, un milieu de travail sain et agréable.